METAMORPHOSES METALLIQUES

Vous possédez un tas de ferrailles?

Elles sont rouillées, abimées et s'ennuient au fond du jardin?

Ou vous n'avez peut-etre que quelques vieux outils? Ils sont dépassés, encombrants?

Ou n'est-ce pas la poignée de la porte d'entrée qui, trop grinçante vous dérange et que vous souhaitez changer?

Toujours est-il que vous avez eu du flair!

Ou plutôt dire que c'est votre jour de chance! Cet enfer des fers doit cesser!

Mais quelle garantie vous donner? Celle de ne plus revoir ces ferrailles?

Et si, au détour d'une expo, vous tombiez nez à nez avec l'une d'elles?

Si justement elle devenait un nez, une bouche, soudée, boulonnée, assemblée à d'autres: elle serait cette ferraille que vous vouliez jeter?

Pas d'entourloupe, ce fer vous me l'avez donné!

Montginoul Jean-Luc


 MES  CREATIONS...

Inox ou intox?

"Inox or not inox?" 

En métal c'est sûr,

et en musique aussi!
 Me voici, me voilà...
Autrefois objets,
aujourd'hui déchets,
 à vous assembler,
 vous souder,
 vous boulonner...
Et enfin vous voici, vous voilà...
Autrefois déchets,
aujourd'hui bichonnées.
 

HUMEUR DE FER

"danseuse à la jupe longue" 2015, photo de Luc JENNEPIN
"danseuse à la jupe longue" 2015, photo de Luc JENNEPIN

Peuple d'angles et d'arrondis... Sur socle ou boulonné. Peuple à chair froide et oxydante. Masques ou statues... Marionnettes ou pantins... D'humeur humaine ou animale, cela dépend. D'humeur de fer en tous les cas!

Soupçonnerez vous, dans leur faciès, les heurts et les aléas les ayant conduits à paraître au grand jour?

Quelle est l'histoire de leur corps de métal, nés de soudure, de forge, de repêchage aux entrailles des décharges?...

Aux  origines, des pièces de rouille et d'abandon, réduites à l'inutile. Des pièces glacées et métalliques, inertes et désuètes. Lourdes d'un passé non raconté, ignorante de l'avenir qui s'offrirait bientôt.

Soudain, un revers de destin: repérées, récupérées, dépecées, rassemblées... sur elles, un regard s'est posé. Une affection aussi.

Ensuite, un atelier de beauté. Les voici manucurées sous la dentelle d'une scie, soignée à la flamme d'un fer, massées de la force d'un marteau. Elles s'en voient réincarnées et offertes à nouveaux aux lueurs du visible. Au final, les voici dignes. Deveues becs d'oiseau, pommettes généreuses, regard obnubilés, nez de bande dessinés, couronne de monarque...Maintenant elles parlent et s'adressent à nous...

Jean-Luc MONTGINOUL a toujours eu des mains baladeuses qui s'ennuyaient ferme sur les pupitres de l'école. Elles attendaient sans doute la bonneidée pour enfin s'épanouir. Les cabanes qu'elles passèrent leur enfance à bricoler - et autres petites choses- ne les comblèrent point.

Quand, enfin, deux rencontres les guidèrent vers un avenir pour leurs dix doigts. D'abord la rencontre avec Hélène, sa compagne, sensible et initiée à la plastique des choses, à leurs lignes, leurs couleurs, elle même créatrice. Ensuite, celle de Fernand Michel qui jusqu'à sa disparition à l'automne 99, anima l'immobile, lui aussi, nous entrainantainsi à lire des paysages en des pièces de zinc.

Les mains de Jean-Luc MONTGINOUL avaient trouvé, à travers ces rencontres, l'émotion qu'espèraient leur vigueur. Elles surent dès lors, pourquoi se balader, de décharges en ferrailles. Simplement pour nous en ramener ces peuples d'angles et d'arrondis. Sur socle, ou boulonnés... 

FRANCK BUISSIERE

"FERNANDE" 

"Fernande" Photo de Luc JENNEPIN
"Fernande" Photo de Luc JENNEPIN



Sculpture crée en hommage à l'artiste Fernand MICHEL.

  •  Visible à  "L ' ATELIER MUSEE / ART BRUT"
  • 1, rue Beau Séjour, 34000 MONTPELLIER

https://www.atelier-musee.com


Bernard BELLUC et Jean-Luc MONTGINOUL, photo de Philippe HAMANT
Bernard BELLUC et Jean-Luc MONTGINOUL, photo de Philippe HAMANT
"Fernande" Photo de Luc JENNEPIN
"Fernande" Photo de Luc JENNEPIN

"Fernande", sous le chalumeau d'un petit diable nommé Jean-Luc, qui lorsqu'il était enfant éprouvait une certaine malice à appuyer sur le bouton d'une  sonnette en forme de gros têton, placée à la porte d'entrée de l'atelier de Fernand.

Ce Fernand s'appelait MICHEL, il travaillait le zinc, ne sculptait pas que des tétous et exposait ses oeuvres chez les zin-zin (excusez), dans les hopitaux psychiatriques. Les années passant, le gosse dont il est ici question, devenu adolescent, amena son amoureuse faire un tour chez Fernand, où il allait autrefois, peut-être en rappel du beau mamelon-sonnette, et sans doute, voulant mettre sa belle en condition. On peut supposer sans trop s'avancer, que ce jour-là l'affaire fut conclue et depuis hyperchauffé, Jean-Luc se cingla à la taille d'un tablier de sapeur, enfila des gants en cuir à la christin et rougit du fer, souda à l'arc électrique, se pinça pour la sculpture en utilisant tout objet métallique, ou d'éléments en métal de provenance diverses lui faisant coeur, dans la réalisation de ses joyeuses sarabandes de légéres ballerines et danseuses vahinés...

Pour se faire on le trouve constamment en train de chiner dans les containers des déchetteries, où là en vue de ses assemblages, il puise matières, envahissant désormais son atelier et débordant dans le jardin, sous le regard étonné et inquiet de sa ravissante jeune femme.

Fernand Michel, homme animé d'une exceptionnelle bonté, artiste à la marge, lecteur et disciple de Joseph Delteil qui comptait au nombre de ses amis, disait que de lire du Delteil était médicinal, bourré d'iode, comme lorsqu'on dégluti un biju tout frais juteux sorti de l'eau de l'étang de Thau. Aujourd'hui tout deux disparus, Fernand le Deltéien associé au poète, par-delà le Mur soufflèrent sur Jean-Luc bon et grand garçon rieur, gardant cependant une espièglerie que l'on retrouve dans ses créations.